Carnages Références et bibliographie | |
| Le projet est élaboré autour des multiples connotations et imageries de l'anthropophagie et du cannibalisme. À partir de ces métaphores, les auteures contruisent plusieurs courtes histoires abordant la négritude, la guerre, le corps, la nourriture comme espaces symboliques de résistance et d'assimilation. La XXIV Biennale de São Paulo (1998), dont le thème titre est l'Anthrophagie et les histoires du cannibalisme, est ici un guide et une source majeure de références. Histoires d'une voracité La figure du cannibale hante l'histoire occidentale, donnant lieu à un corpus prolifique qui s'ancre dans la mythologie classique, traverse la littérature populaire et orale, l'art et la théorie, s'adaptant au gré des courants philosophiques et politiques des époques. Le Cannibale, ce «fantôme de l'Europe» est un construit de la colonialisation : modèle abject ou emblème du renouveau, il répond aux justifications et aux querelles de la conquête. À cette figure s'oppose celle de l'Anthrophage culturel qui pratique quant à lui une dévoration symbolique et rituelle. L'Anthropophage revisite le passé, le projete dans le futur, dans une vision circulaire de l'histoire. Aujourd'hui, où les questions d'identité et l'hybridité sont les lieux communs du post-modernisme, de la globalisation, des djs et du web, le cannibale comme l'anthropophage ressurgissent et se réimposent comme pratiques, symboles et métaphores de nos sociétés affamées, comestibles et voraces. Cannibalisme Dans son essai «Le cannibale - Grandeur et décadence», Frank Lestringant accorde l'invention du nom cannibale à Christophe Colomb et montre comment du XVIè au XIXè siècle, le modèle du cannibale répond aux besoins impérialistes ou encore aux résistances anti-coloniales. |
Le Manifesto Antropofago de 1928 prescrit ses règles de consommation : dans une volonté d'ouverture à l'autre, tout doit être mangé, le bon comme le mauvais. Pas de xénophobie, pas de ségrégration, pas d'essentialisme, l'Anthropohagie est intégrative : on mange ce qui est bon afin d'en assimiler vertus et qualités et on mange aussi ce qui déplaît, le plus rapidement possible, afin de l'éliminer dans le processus digestif. |
Antropophagie et nouveaux médias | |
Vuk Cosic, International cannibalism sign, History of art for airports | À lire Gilbertto Prado, Depois do turismo vem o colunismo
|