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Coût au Canada: 100 $


PARPAINGS
Jocelyn Le Creuer
DRAHOS ET LA PRISONNIÈRE / UNE RENCONTRE


Extrait

Dès l'ouverture du fichier, l'artiste annonce la couleur ; dans le cacardage des oies, on entre de plein pied dans l'univers de cette Prisonnière ; l'œil écoute tendu, suspendu à l'unisson du brouhaha d'un orchestre qui s'accorde (figure sonore un peu banale ) ; deux scansions horizontales et voilà que soudainement comme à l'opéra, un rideau vertical s'abaisse lentement s’offre à nous dans toute son incongruité. Dans une certaine démesure, il surgit lentement sur l'écran : c'est un panneau de signalisation, tel qu’il en existe au bord des autoroutes; il est orné de multiples pictogrammes de style hiéroglyphique. L'ensemble est assez singulier et relève de l’Éclectisme qui naquit en hommage aux campagnes d'Egypte de Napoléon; toutes les frises et les meubles s'ornèrent alors de petits signes iconiques dorés sur fond rouge.

Ce panneau semble plus sonner comme un ensemble de signes ouverts soumis à l’interprétation libre du spectateur, que s'affirmer comme un guide de navigation ; difficile d'ignorer plus longtemps ses fonctions, il suffit de cliquer dessus pour apprendre qu'ils sont les guides d'une belle histoire qui commence. Nous affrontons tout un lot de bas-reliefs, médailles des Prix de Rome, plus tard des images de la cathédrale d'Amiens s'afficheront, plus tard encore les traits stylisés de quelques personnages, que nous pourrions peu ou prou rapprocher des silhouettes d'un chauffeur de maître, d'un aviateur; des images légères aériennes des aéroplanes subsistent parfois dans quelques tableaux.

Tout cela reste, suggestif, allusif, même si la chose semble dirigée, organisée, architecturée de loin par une main experte, car il n'est ici point de détails qui ne soit le fait du hasard. Tout est dirigé : Les images autant que les sons. Grossièrement, cette chose fonctionne comme un gigantesque catalogue d'histoires, de décors, de personnages laissés à la disposition de notre esprit.

A nous de tisser ces histoires qui sont multiples, infinies, mutables, réagençables,

 

 

ALBERTINE OFF LINE
d'après La prisonnière de Marcel Proust


Conception et réalisation : Tom Drahos
Édition : Tom Drahos Media, 2000

Création et interprétation interactives, libres et décalées du chef-d’œuvre de Proust. Récit de la relation intime de l’auteur avec Albertine. Voyage à travers un univers à la fois proche et lointain recréé par une pléthore d’images anciennes et contemporaines, retravaillées de manière à plonger le lecteur dans un monde intemporel. Paris, ses marchés, ses appartements Hausmanniens, mais aussi, des aérodromes, des lieux balnéaires … des personnages, comme les ami «e»s ou les proches du narrateur …

Ainsi, le cédéroms déroule peu à peu, tout l’univers Proustien. À partir du sommaire, deux types de navigation sont possibles. L’une, linéaire, suit l’ordre des chapitres, à partir desquels d’autres ramifications conduisent le lecteur vers d’autres  « horizons ». L’autre, sous forme de panoramiques filmiques, décline en voix off, le texte du narrateur.

Illustré par des centaines de sons ou d’extraits musicaux, la navigation de ce CDROM,  riche d’une multitude d’entrées entraîne le lecteur dans un labyrinthe sans fin.

PARPAINGS
Jocelyn Le Creuer
DRAHOS ET LA PRISONNIÈRE / UNE RENCONTRE (suite)

UNE ADAPTATION ?

Il n'y a pas à parler vraiment d'adaptation de La Prisonnière; le propos est ailleurs.

L'intelligence de ce projet est d'avoir su saper ce lourd appareil, miner tous ces stéréotypes, tous ces clichés qui engourdissaient toute nouvelle lecture, toute approche pertinente du livre . Par ailleurs, l'abolition de tout ce climat lourd, infernal, pesant n'est pas une mauvaise idée non plus; climat de claustration, de réclusion volontaire; climat de crapulerie ; ( climat du bordel qu'il tînt dit-on rue Godot de Mauroy ); climat infernal que ne tente jamais de dissimuler Proust dans chacune de ses phrases imprégnées de rhétorique catholique, de théologie thomiste. Bien au contraire, on dirait qu'il le renforce non sans une certaine jouissance.

Finalement dans ce cédérom on s'en aperçoit rapidement: à part cette présence de ruines, aucun drame ne se dessinera à I'horizon. Nous ne verrons ni Jupien ni Agostinneli, ni les autres ; à cause de cela, ce cédérom érigé en une longue infinie flânerie, gagne en grandeur et en puissance.

A l'analyse deux mouvements de pensée semblent avoir présidé à l'élaboration d'une telle œuvre imposante tant par son poids, son contenu (pas moins de 15000 écrans) que par sa forme inédite.

D'une part, dans ce cédérom, le spectateur navigue entre l'univers subjectif lyrique de Tom Drahos, constitué en un dense palimpseste, ménageant ses surprises, (et même un certain fond d'érotisme ) la résistance matérielle d'un texte, et d'autre part presque en parallèle la représentation de l'inconscient collectif de la fin du XIX s: vieilles photographies, cartes postales d'une sentimentalité douceâtre . Peut-être dans ce rêve éveillé se glisse un désir caché ; Un besoin de fixer notre œil sur ces images de Dieppe ou d'Houlgate comme un pur lénifiant. Voilà qui nous ravit, un peu bêtement mais le cinéma ou le cédérom ont souvent trait à ces démonstrations , à cette sentimentalité niaise, doucereuse pour parfois mieux faire sourdre la violence latente.
Magie du cédérom, aussi de chercher à nous égarer. Magie de cette errance, de cette aller-retour constant, incessant entre une pensée se reformulant à chaque pas, au gré des sons et des images. en constante évolution, révolution. Nous voilà enfin libéré du carcan de la narration.

Une histoire avec certes un point de départ, mais avec une infinité de points d'arrivée si aboutissement il y a qui n'en finissent jamais de produire du sens.Enfin à travers cet ouvrage de patience qui a nécessité pas moins d'un an de travail selon son auteur, La Prisonnière semble avoir un nouveau souffle loin de la reviviscence des archaïsmes, loin des coups de tromblons pompeux des Lagarde et Michard, des gloses fatiguées des scolastiques, parce que ce souffle semble happer le spectateur dans le tunnel du désir, dans les mailles de ce désir qui s'est fait chair...Glissons nous aussi de l'incarnat, au puzzle des mosaïques, des robes canailles aux soieries précieuses d'un Fortuny; introduisons nous dans le bombements des seins, dans les courbures soyeuses.

Finalement, c'est peut-être par l'usage de cette distance respectueuse vis à vis de Proust que Tom Drahos s'en rapproche le plus étonnamment, dans cette idée que d'une seule image, d'une seule sensation, découlent progressivement tout un état de fait, toute une séquence obligée, contingente, construite, agencée ou réagencable à l'infini dans ce lot d'informations inépuisables que constitue à présent cette nouvelle captive.

 
INFORMATION : www.AgenceTOPO.qc.ca
T (514) 279-8676 –