Fovea

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TOUT PRÈS / SO CLOSE

TOUT PRÈS / SO CLOSE est le dernier projet d’art public généré par Fovea, collectif montréalais de photographes.

Cette création sous enveloppe est une invitation à participer, interagir et observer de plus près. Elle se base sur le désir de répondre, le plaisir de donner et celui de recevoir. TOUT PRÈS propose un échange d’œuvres originales qui interpelle les notions de temps et de distance, s’inscrivant en contrepoint de l’effet de vitesse et de dématérialisation présent dans la communication électronique d’aujourd’hui.

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En 2003-2005, Fovea a envoyé par la poste quelque 200 enveloppes contenant une quinzaine d’images photographiques de ses membres autour du titre-thème du projet : Tout près / So close.

Les enveloppes ont été postées à des collectifs et centres d’artistes à travers le monde, en les invitant à répondre, individuellement ou collectivement, en faisant parvenir à Fovea d’autres créations originales, dans une enveloppe de retour jointe.

Au primtemps 2005, c'est une quarantaine de réponses qui ont été reçues du Québec, du Canada, des États-Unis, du Mexique, d’Allemagne, d’Espagne, de France, de Grande-Bretagne et du Japon.

Ces réponses forment quelques 400 artefacts: dessins, gravures, sérigraphies, photographies, collages, textes et mix-média. Certaines relèvent de la tradition de l’art postal, d’autres fonctionnent sous le mode du «cadavre exquis», en réinterprétant les premières images envoyées, d’autres encore sont des créations inédites, graphiques ou conceptuelles produites pour le projet.

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TOUT PRÈS / SO CLOSE a été présenté dans le cadre de l'événement TRAFIC - Inter/nationale d'art actuel en Abitibi-Téminscamingue, organisé par le centre L'Écart, en mai-juin 2005.

Exposée dans le hall de l'Hôtel des Gouverneurs de Rouyn-Noranda, l'installation a été perdue et détruite.

Du mail art à l’art réseau :
quelques questions sur le partage du processus créatif et les pratiques de communication démultipliée

En 1962, l'artiste américain Ray Johnson crée la New York Correspondance School of Art et formule les principes de son école : le mail art sera privé, secret et sans règle. Il faudra une bonne quinzaine d'années avant d'assister au développement et à la démocratisation de cet art nouveau … qui prend ses racines dans les lettres pliées et enveloppes décorées au pochoir du XVIIe siècle. La naissance du timbre poste (1849 en France), et l’arrivée de la carte postale illustrée, feront éclore la pratique épistolaire et inspireront plusieurs artistes et mouvements marquants de la fin du XIXe et du XXe, dont Mallarmé, Apollinaire, Satie, Cocteau, Duchamp, Breton les futuristes Italiens et les dadaïstes…

Durant les années 1970, l’art postal prend un véritable essor et nombre de réseaux et sous-réseaux, ouverts ou informels, commencent à se constituer à travers le monde. De nouvelles attitudes et stratégies artistiques émergent, de nouvelles formes de socialité, souvent en réaction à la marchandisation de l’art, au consumérisme et à l’aspect normatif des sociétés. Le « réseau éternel » de Robert Filliou illustre bien ce processus international d'interaction artistique permanente et préfigure l’art réseau d’aujourd’hui.