La longue marche d'Amika

Amika pense encore au triangle assez bizarre que constituent le Plateau, la Montagne et le Centre.

Elle s'est rendue compte comme d'une révélation que les filles de son âge qu'elle a vues au Centre hier portaient toute des jupes très courtes. Alors, elle a déchiré son pagne juste un peu au-dessus du genou.

Ses genoux ainsi dénudés confirmèrent que son corps ne recevait pas la visite régulière d'un liquide nommé eau. Les lignes sinueuses qu'elle a dessinées sur l'excroissance de son genou faisaient penser à des colonnes démesurément agrandies et déformées par des lunettes embuées.

Amika ne s'en fit pas pour un détail. Elle a remis ses chaussures. Les mêmes que celles de la dernière fois. Celles de toujours qui ont fini par se confondre à ses pieds.

Ce matin elle s'est ceinte la tête d'un foulard. Les gens du Plateau les plus matinaux se sont dits qu'Amika était bien coquette aujourd'hui.



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